« Chère Madame et amie,
En réalité, notre action (ce que nous devons à Dieu et aux autres) est bien peu de chose, et ne s’exerce que dans la mesure où la Providence veut bien en disposer. Aussi, lorsqu’il Lui plaît d’employer plutôt la souffrance pour faire son œuvre, je crois qu’il ne faut pas trop nous plaindre, car nous sommes sûrs alors que l’œuvre sera bien faite et qu’il ne s’y mêlera pas toutes les misères d’égoïsme et d’orgueil qui gâtent tant parfois notre activité extérieure. Je sais par expérience que certaines grâces sont obtenues pour d’autres aux heures d’épreuves, grâces que tous nos efforts ne pouvaient obtenir auparavant. Aussi suis-je arrivée à cette conclusion que la souffrance est la forme supérieure de l’action, la plus haute expression de l’admirable Communion des Saints, et qu’en souffrant on est sûr de ne pas se tromper (comme parfois en agissant), sûr aussi d’être utile aux autres, et aux grandes causes qu’on rêve de servir.
Tout ceci ne veut pas dire que je ne serai pas très heureuse de voir votre mari rentrer dans la carrière active, mais seulement que je suis très persuadée du bien qu’il fait actuellement par cette passivité agissante et vraiment très féconde de la maladie. Vous permettrez et il pardonnera ce « prêche » amical à une personne qui a l’expérience de ce dont elle parle, qui a vu graduellement la Providence lui retirer toutes les formes d’activité pour ne plus lui laisser que l’apparente inertie et qui a le sentiment de n’avoir jamais plus fait pour Dieu que le jour où elle n’a plus rien fait aux yeux des profanes. Si un jour je peux remuer de nouveau, je le ferai ; mais dites et redites à votre cher mari que tous deux en ce moment nous « ne perdons pas notre temps ».
Extrait d’une lettre d’Elisabeth Leseur à une amie.
Tout ceci ne veut pas dire que je ne serai pas très heureuse de voir votre mari rentrer dans la carrière active, mais seulement que je suis très persuadée du bien qu’il fait actuellement par cette passivité agissante et vraiment très féconde de la maladie. Vous permettrez et il pardonnera ce « prêche » amical à une personne qui a l’expérience de ce dont elle parle, qui a vu graduellement la Providence lui retirer toutes les formes d’activité pour ne plus lui laisser que l’apparente inertie et qui a le sentiment de n’avoir jamais plus fait pour Dieu que le jour où elle n’a plus rien fait aux yeux des profanes. Si un jour je peux remuer de nouveau, je le ferai ; mais dites et redites à votre cher mari que tous deux en ce moment nous « ne perdons pas notre temps ».
Extrait d’une lettre d’Elisabeth Leseur à une amie.