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Un chanoine vers le Ciel


Deux ans après, je relis le magnifique livre de Nicolas Diat, « Un temps pour mourir ». Très beau, empli d’espérance, de paix. Ici, quelques extraits du premier chapitre, sur le jeune Frère Vincent, chanoine de l’abbaye de Lagrasse, décédé au printemps 2016. Il avait mon âge. En raison de ce que je vis, certains mots m’ont beaucoup touchée et rejoint de l’intérieur, et ce chapitre me bouleverse particulièrement.

« Le moine passe sa vie à désirer le Ciel. »

« Peu à peu, Frère Vincent a compris que son état ne s'améliorerait jamais. Il avait 35 ans. »

« Dans la fleur de l’âge. »

« La douleur s’infiltre dans les recoins. »

« La vie essayait désespérément de reprendre le dessus. »

« L’acceptation de sa maladie a été une ascèse. »

« La maladie avait étendu son empire. »

« Les dernières semaines, il ne priait plus. Il serait plus juste d’écrire qu’il ne pouvait plus prier. Pour les chanoines, lorsqu’un homme souffre le martyre, il prie encore. Le corps souffrant devient lui-même une prière. »

« Je viens de demander à Dieu de pouvoir aller rapidement au Ciel. Mais je Lui ai dit qu’Il faisait comme Il voulait. »

« Je suis en paix. Dans quelques heures, je vais voir Dieu. Quelle émotion ! »

« Les personnes qui n’ont jamais connu la souffrance doivent éviter d’en parler à ceux qui la ressentent. La souffrance est un grand mystère. »

« Le seul grand désir d’un moine est de monter au Ciel »

« Il vivait la maladie à la manière d’un affrontement. »

« Dieu avait accepté que son corps soit réduit en miettes. »

« Plus il avançait vers Dieu, moins ses Frères le comprenaient. »

« Spirituellement, Frère Vincent s’éloignait de plus en plus. Personne ne pouvait le rejoindre. »

Il était « emporté dans un voyage qui le dépassait »

« Est-ce que vous souffrez beaucoup ? Il répondait « oui » d’un clignement d’œil. »

« La maladie n’a pas eu raison de son humilité, de sa gentillesse, de sa simplicité, de sa grandeur. »

« Votre chaire n’était pas un pupitre mais votre lit d’immobilité », homélie lors de sa messe d’enterrement.

Lors de cette messe, « la gravité et la joie imprégnaient jusqu’aux pierres de l’abbaye. »


Frère Vincent, priez pour nous.