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« Un amour incomparable »


Certains parmi vous ont compris que ces derniers temps sont un peu rudes pour votre serviteur. Je tenais à écrire ici quelques mots.


D'abord ceux reçus d'une amie de mon âge, qui vit une épreuve semblable. Nous nous sommes rencontrées à l'abbaye de Rosans où elle aussi était venue se reposer auprès de Dieu.


« Au tempo de Dieu », m'écrit-elle, alors qu'elle travaille quand elle peut autour du chant grégorien des moines de l'abbaye du Barroux.


Ces mots me font penser au livre de « L'Imitation de Jésus-Christ », qui nous dit :
« Dans la Croix est la force de l'âme. »
« Si vous portez de bon coeur la Croix, elle-même vous conduira au terme désiré, où vous cesserez de souffrir ; mais ce ne sera pas en ce monde. Si vous la portez à regret, vous en augmentez le poids, vous rendez votre fardeau plus dur, et cependant il vous faut la porter. »
« Disposez-vous donc, comme un bon et fidèle serviteur de Jésus-Christ, à porter courageusement la Croix de votre Maître. »
Imitation, Livre II.


Cela ne signifie pas que Dieu nous demande de rechercher la Croix. Surtout pas. Mais quand elle est là, quand on ne l'a pas choisie, le seul moyen de tenir bon est d'accepter de la porter. Et donc de se mettre « au tempo de Dieu ». Ce n'est pas Lui qui nous envoie cette Croix. Mais Il la permet. Grand mystère, que je serais incapable d'expliquer. Il nous demande seulement de garder confiance en Lui. « Le Bon Dieu nous aime, et Il sait ce qu'Il fait », me disait récemment un abbé.


Oui, quand nous sommes dans un détachement obligé et qui semble parfois au dessus de nos forces, faisons simplement de notre mieux, avec confiance en Lui.


Comme l'écrit ce cher Saint François de Sales, « Rappelez, le plus souvent que vous pourrez au fil de la journée, votre esprit en la présence de Dieu par l'une des façons que je vous ai marquées ; regardez ce que Dieu fait et ce que vous faites ; vous verrez ses yeux tournés de votre côté, et perpétuellement fichés sur vous par un amour incomparable. »