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Avec Saint Louis de Gonzague


Saint Louis de Gonzague, 1568 - 1591, est un jeune jésuite italien, célébré le 21 juin. Né dans une famille noble, il décède à 23 ans après avoir pris soin de malades.

Voici deux magnifiques prières de lui, et sa dernière lettre à sa mère, très touchante, peu avant sa propre mort.


Prière du matin :


« C’est par votre Grâce, Seigneur, que je vois encore ce jour que Vous ajoutez à beaucoup d’autres, où je confesse que je ne Vous ai pas rendu la Gloire qui est due à Votre souveraine Majesté ; mais daignez recevoir la profonde adoration de mon esprit humilié en votre Présence, et ne rejetez pas l’hommage de mon cœur, quoiqu’il ne Vous offre qu’un amour très imparfait.

Chaque jour, mon Dieu, Vous m’inspirez le dessein de mieux Vous servir mais toutes les résolutions que j’en forme dès le matin s’évanouissent aussitôt. Aidez-moi à en prendre aujourd’hui une plus efficace.

Dans cette confiance en Votre sainte Grâce, je proteste que c’est dès maintenant que je vais commencer, avec une ferme volonté d’observer toutes vos Lois, de faire pénitence de mes péchés que je déteste de tout mon cœur, d’éviter toutes les occasions d’y retomber, de me conduire par votre Esprit et de ne plus vivre que pour Vous.

Je Vous consacre pour cela toutes les pensées, les paroles et les actions de cette journée, tous les sentiments de mon cœur, tous les mouvements de mon âme, toutes les peines qu’il Vous plaira me faire souffrir ; mon cœur est prêt, Seigneur, il est préparé à vos Ordres ; prenez-moi sous Votre divine Protection, je suis à Vous, ne m’abandonnez pas ; préservez-moi aujourd’hui de toute iniquité et d’une mort subite et imprévue ; sanctifiez ma conduite, afin que ma journée ne soit pas vide devant Vous, qu’elle ne se passe pas dans la dissipation du monde, que mes pensées ne me portent point au mal, que mes paroles soient réglées sur la charité, que mes actions soient animées par Votre saint Amour, et que toute cette journée soit remplie de bonnes œuvres pour mon salut.

Ô Cœur aimable ! Soyez connu, aimé, exalté jusqu’aux extrémités de la terre ; comblez de grâces et de faveurs ceux qui Vous aimeront et Vous glorifieront, particulièrement ceux qui augmenteront de tout leur pouvoir la dévotion de Votre Sacré Cœur divin ; accordez-leur l’effet de leurs humbles supplications, et que leur demeure soit dans cet adorable Sanctuaire, pour tous les siècles des siècles.

Ainsi soit-il. »


Prière à Saint Michel Archange :

« O prince invincible, gardien fidèle de l'Eglise de Dieu et des âmes justes, vous qui, animé d'une si grande charité et d'un si grand zèle, avez livré tant de batailles et accompli d'entreprises, non pour vous acquérir à vous-même renommée et réputation comme le font les capitaines de ce monde, mais pour accroître et défendre la gloire et l'honneur que nous devons tous à notre Dieu en même temps que pour satisfaire au désir que vous aviez du salut des hommes,

Venez, je vous en prie, au secours de mon âme qui est attaquée continuellement et mise en danger par ses ennemis [...]

Veuillez aussi être mon guide et mon compagnon dans le désert de ce monde, jusqu'à ce que vous m'ayez conduit hors de tout danger dans la terre des vivants, dans cette bienheureuse patrie d'où nous sommes tous exilés.

Ainsi soit-il. »


Lettre à sa mère, peu avant sa propre mort :

« J'implore pour vous, Madame, la grâce et la consolation constantes du Saint-Esprit. Sans doute, lorsqu'on m'a remis votre lettre, j'étais encore dans cette région des morts. Mais maintenant, eh bien, il faut aspirer au ciel, pour que nous puissions louer le Dieu éternel sur la terre des vivants.

J'espérais depuis longtemps que j'accomplirais ce voyage plus tôt. Si la charité consiste, comme dit saint Paul, à pleurer avec ceux qui pleurent, à être joyeux avec ceux qui sont dans la joie, il est nécessaire, ma mère, que vous puisiez une immense joie dans le fait que, par bonté et par faveur envers vous, le Seigneur m'annonce la véritable allégresse et la paix, puisque je ne crains plus de jamais le perdre.

Je vous l'avouerai, lorsque je médite sur la bonté divine, comparable à la mer qui est sans fond et sans rivage, mon âme tombe dans un abîme ; engloutie dans une telle immensité, elle me paraît s'égarer et ne savoir que répondre : comment ! Le Seigneur, après un travail si bref et si mince, m'invite à l'éternel repos ! Du ciel, il m'appelle à la félicite infinie que j'ai recherchée avec tant de négligence, il veut récompenser les larmes que j'ai versées avec tant de parcimonie.

Pensez-y toujours, Madame, et prenez garde d'offenser cette Bonté infinie de Dieu : c'est ce qui arriverait si vous pleuriez comme un mort celui qui va vivre en présence de Dieu et qui, par sa prière, vous aidera beaucoup plus dans vos affaires qu'il ne le ferait en cette vie.

Notre séparation ne durera pas longtemps ; nous nous reverrons au ciel ; nous serons unis ensemble à l'auteur de notre salut ; de tout l'élan de notre âme, nous Le louerons et nous chanterons éternellement ses Miséricordes, en jouissant d'un bonheur éternel. Le Seigneur nous reprend ce qu'Il nous avait prêté sans autre intention que de nous mettre dans un séjour plus tranquille et plus sûr et de nous combler des biens que nous désirions pour nous-mêmes.

Si je dis tout cela, c'est seulement pour céder à un désir qui me possède : que vous, Madame, et tout le reste de la famille, vous teniez mon départ pour un joyeux bienfait ; et que vous accompagniez de votre bénédiction maternelle celui qui fait cette traversée, jusqu'à ce que vous abordiez vous-même au rivage où résident toutes mes espérances. Je l'ai fait d'autant plus volontiers qu'il ne me restait plus rien à faire que de vous témoigner de la façon la plus évidente l'amour et le respect que je vous dois, comme un fils à sa mère ».