On voit par cette définition que la dévotion est quelque chose d'intime, puisqu'elle affecte le fonds de l'âme, et ce qu'il y a en elle de plus spirituel, à savoir l'intelligence et la volonté.
Il faut que la créature soit toujours attachée à Dieu par son fonds, toujours attentive à l'écouter au dedans d'elle-même, toujours fidèle à accomplir ce qu'il demande d'elle à chaque moment.
Le vrai dévot est un homme d'oraison, qui fait ses délices de s'entretenir avec Dieu, qui ne perd jamais ou presque sa présence ; non qu'il pense toujours à Dieu, cela est impossible ici-bas ; mais parce qu'il Lui est toujours uni de cœur.
L'homme dévot ne s'accable point de prières et de pratiques, qui ne lui laissent pas le temps de respirer. Il conserve toujours la liberté d'esprit. Il marche avec simplicité et confiance.
S'il tombe en quelque faute, il ne se trouble point. Il s'en humilie, se relève [va se confesser, avec une vraie contrition] et n'y pense plus [mais devient plus humble et vigilant]
Il ne s'étonne point de ses faiblesses. Il ne se décourage jamais. Il sait qu'il ne peut rien, mais que Dieu peut tout.
Il compte sur la grâce et la bonté de Dieu.
Rien n'est plus aimable dans le commerce de la vie qu'un vrai dévot.
Il est simple, droit, ouvert , sans prétention, doux, prévenant, solide et vrai. »
Jean-Nicolas Grou, XVIIIe siècle. Manuel des âmes intérieures. Extraits.
Un autre François de Sales, par sa douceur, sa simplicité et sa clairvoyance.
Ce livre est magnifique.
Simple, pur, un modèle de direction spirituelle. Je vous encourage à le lire.