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De l'espérance


« Tu ne sais pas en quels termes tu es avec Dieu », dit Saint Jean de la Croix, « crains avec confiance ». La crainte et l’espérance doivent grandir en nos âmes d’un même mouvement : c’est un paradoxe évangélique. En effet, la hauteur des Biens espérés fait naître en nous une conscience toujours plus vive de notre propre et radicale inaptitude à les rejoindre : les infidélités d’hier, les impuissances d’aujourd’hui, les insécurités de demain nous jettent à la crainte et au tremblement.

Le chrétien qui vit de la foi sent grandir en lui les exigences de l’espérance. 

« Puisque Dieu est inaccessible (1 Tm 6, 16), ne te repose en rien de ce que tes puissances peuvent comprendre et tes sens sentir, de peur que tu ne te contentes de ce qui est moins que Dieu, et que ton âme perde la légèreté qui est requise pour aller à Lui » (Saint Jean de la Croix).

Il faudra dire adieu à beaucoup de choses, résister à bien des entraînements, embrasser très fort la croix pour ne pas dévier dans un chemin si haut. Mais pour ceux qui sont fidèles, c’est le contact même de la croix qui renouvelle leurs forces. 

L’élan qui les soulève paraît invincible et le chant de leur espérance sonne déjà comme un chant de gloire. »


Père Charles Journet, 1891 - 1975. Entretiens sur l’espérance.