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Consolations à un malade, par Saint Jérôme


Je remets à l'honneur Saint Jérôme, Docteur de l'Eglise du IVe siècle. Il écrivit une lettre de consolations à un malade. « Le Ciel nous attend ». Extraits :

« Je suis persuadé que vous n'avez pas besoin de la consolation des autres, puisque la force de votre esprit soutient la faiblesse d'un corps abattu et exténué. Cependant […] la consolation que reçoit un frère de son frère est sans doute un des plus puissants remèdes, et [...] la douceur de l'entretien apporte du soulagement aux personnes accablées. [...] Elle rétablit intérieurement un homme par une vertu secrète.

Qu'un esprit ferme et résolu soutienne et guérisse un corps abattu ; que la vertu règne dans un corps dominé par la douleur ; que votre âme triomphe au milieu des dangers.

Le monde est semblable à la mer, où le calme est rare, où les tempêtes sont fréquentes, [...] et où enfin l'on ne trouve de la sûreté que dans le port. Les afflictions nous accablent de toutes parts, mais il est de notre vertu d'endurer jusqu'au port, c'est-à-dire jusqu'à la mort.
Mais l'on attend avec plus de joie et l'on reçoit avec plus d'honneurs un vaisseau qui a bravé l'orage et les vents [...], et il trouve une sûreté pleine de gloire.

Un soldat ne doit pas reculer ou craindre dans une occasion où la victoire l'attend.

Armez-vous donc, armez-vous de la foi, que rien ne saurait vaincre ; endossez cette cuirasse impénétrable que Dieu a forgée pour les chrétiens.

Saint Paul, accablé d'une infinité de traverses, [...] parle de la sorte : « [...] Il m'a dit que sa grâce me suffisait et que la vertu se perfectionnait dans la faiblesse », car enfin la vertu ne se fortifie que par des expériences rudes et difficiles. Notre vie est un vaisseau qui se plaît dans les tempêtes et qui n'arrive jamais plus heureusement au port que quand il est battu par les vagues et emporté par les vents.

Voilà ce que [ Dieu ] promet à ceux qui auront tout enduré : « Celui, » dit-Il, « qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé » et en un autre endroit : « Venez à moi, vous tous qui travaillez et qui êtes chargés ; et je vous donnerai le repos. »

Recevez tout ce qui vous arrive, supportez-le dans la douceur, et faites voir de la patience dans les souffrances, puisqu'elles éprouvent un homme comme le feu éprouve l'or et l'argent.

Seul notre courage, nous tirant des tempêtes de cette vie, nous conduit dans un port de tranquillité. 

Le jour approche de sa fin [...] ; le Ciel nous attend après la victoire. » 




Photo : Ewan Lebourdais.