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Carême | Idée de livre (2)


« Les pages de ce livre sont bienfaisantes. Elles reposent l’âme. Elles simplifient la vie chrétienne. »

Ainsi débute la préface écrite par le cardinal Mercier pour « Le Christ vie de l’âme », l’ouvrage le plus connu du Bienheureux Dom Columba Marmion. Il parut en 1918.

Benoît XV, pape de 1914 à 1922, s’en servait pour sa vie spirituelle et écrivit : « Lisez cela : c’est la pure doctrine de l’Église.»

Ce livre est magnifique. J’y repense après en avoir parlé avec un ami séminariste qui s’en inspire beaucoup. En voici un extrait du premier chapitre :


« Parmi les âmes qui cherchent Dieu, il s’en rencontre qui n’arrivent qu’avec peine à lui.

Les unes n’ont aucune idée précise de ce qu’est la sainteté ; ignorant ou laissant de côté le plan tracé par la Sagesse éternelle, elles font consister la sainteté dans telle ou telle conception issue de leur propre intelligence ; elles veulent se conduire uniquement elles-mêmes ; s’attachant aux idées purement humaines qu’elles se sont forgées, elles s’égarent ; si elles font de grands pas, c’est en dehors de la voie véritable tracée par Dieu ; elles sont victimes de ces illusions contre lesquelles Saint Paul mettait déjà en garde les premiers chrétiens .

D’autres ont des notions nettes sur des points de détail, mais manquent de vue d’ensemble ; se perdant dans les minuties, n’ayant aucune vue synthétique, elles piétinent souvent sur place ; leur vie devient un véritable labeur, soumis à d’incessantes difficultés ; labeur sans élan, sans épanouissement et, souvent, sans grand résultat, parce que ces âmes accordent à leurs actes une importance plus grande ou leur donnent une valeur moindre que celles qu’ils doivent avoir dans l’ensemble.

C’est donc une chose extrêmement importante de « courir dans la voie, comme dit Saint Paul, non à l’aventure », mais « de façon à atteindre le but » ; de connaître aussi parfaitement que possible l’idée divine de la sainteté ; d’examiner, avec le plus grand soin, pour nous y adapter, le plan tracé par Dieu lui-même pour nous faire arriver jusqu’à lui : ce n’est qu’à ce prix, en effet, que se réaliseront notre salut et notre sainteté.

[...] « Il ne faut pas juger des choses selon notre goût, dit Saint François de Sales, mais selon celui de Dieu ; c’est le grand mot. Si nous sommes saints suivant notre volonté, nous ne le serons jamais bien ; il faut que nous le soyons selon la volonté de Dieu. » [...] Si nous laissons à l’idée divine tout pouvoir d’opérer en nous, si nous nous y adaptons avec amour et fidélité, elle devient extrêmement féconde et peut nous conduire à la plus sublime sainteté.

Contemplons donc, à la lumière de la Révélation, le plan de Dieu sur nous ; cette contemplation sera pour nos âmes une source de lumière, de force et de joie. »



Ce livre enseigne, éclaire, donne une grande joie intérieure.

 


Tableau : Saint Augustin, par Philippe de Champaigne (détail).