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De l'ascèse


Il y a longtemps, un appel intérieur très fort à me rapprocher de Dieu m'a amenée à aller voir un prêtre. Avec bonté, il m'a aidée à démarrer une vraie vie intérieure, une relation avec Dieu. 
Auparavant, ma foi était profonde, mais il manquait l'essentiel : ce coeur à Coeur avec Notre-Seigneur. 

En rentrant d'une magnifique retraite en silence, j'ai demandé à ce prêtre s'il pensait que ceci était bien : sans vraiment m'en apercevoir, j'avais établi une vie très sobre, dans le silence, avec beaucoup de lectures spirituelles. Cela devait sembler austère. Pour moi cela ne l'était pas.
Il m'a demandé : 
« Pourquoi ? »

Je me souviens avoir réfléchi. Et me sont venus ces mots, qui m'ont étonnée juste après les avoir dits : 
« Pour me rendre disponible. »

J'ai lu dans ses yeux un grand étonnement aussi. Comme s'il percevait que cela me dépassait, et que je venais de comprendre la cause et le but de cette ascèse que je vivais. Ce souvenir reste très vif. 

Oui, l'ascèse a pour objectif de nous rendre disponible pour Dieu, de libérer notre âme et nos pensées de l'inutile, de ce qui nous entrave pour nous rapprocher de Lui. C'est un moyen, qui vaut dans la mesure où une union plus grande avec Dieu en est le but. 

Elle n'est pas réservée au Carême. Une ascèse bien choisie, équilibrée, à discerner parfois avec un prêtre, peut aider à mieux vivre selon le Coeur de Dieu. 

Elle doit rester ajustée à notre vocation propre : une carmélite, un chartreux, un prêtre, un père ou une mère de famille auront chacun leur propre ascèse. A tous, elle donne alors une joie profonde.