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Des sacrements, par Saint François de Sales


« Avant de savoir comment il nous faut préparer pour recevoir les Sacrements et quel fruit nous en devons tirer, il est nécessaire de savoir ce que sont les Sacrements et leurs effets.

Les Sacrements sont des canaux par lesquels, par manière de dire, Dieu descend en nous, comme par l’oraison nous nous jetons en Dieu, puisque l’oraison n’est autre chose qu’une élévation de notre esprit en Dieu.

Les effets des Sacrements sont divers, quoiqu’ils n’aient tous qu’une même fin et prétention, qui est de nous unir à Dieu. [...]

La première préparation, c’est la pureté de l’intention ; la seconde, c’est l’attention ; et la troisième, c’est l’humilité.

Quant à la pureté d’intention, c’est une chose totalement nécessaire, non seulement à la réception des Sacrements, mais en tout ce que nous désirons ou que nous faisons. Or, l’intention est pure lorsque nous recevons les Sacrements ou faisons quelque autre chose, quelle qu’elle soit, pour nous unir à Dieu et pour lui être plus agréable, sans aucun mélange de propre intérêt. Vous connaîtrez cela si quand vous désirez de communier l’on ne vous le permet pas ; ou bien si après la sainte Communion vous n’avez point de consolation, et nonobstant tout cela, vous demeurez en paix. [...]

La seconde préparation, c’est l’attention. O Dieu ! que nous devrions aller aux Sacrements avec beaucoup d’attention, tant sur la grandeur de l’œuvre, comme sur ce qu’un chacun demande de nous ! Par exemple, allant à la Confession, nous y devons porter un coeur amoureusement douloureux, et à la sainte Communion, il y faut porter un coeur ardemment amoureux. [...]

La troisième condition de la préparation, c’est l’humilité, et c’est une vertu fort nécessaire pour recevoir abondamment les grâces qui découlent par les canaux des Sacrements ; parce que les eaux ont bien accoutumé de couler plus vitement et plus fortement quand les canaux sont posés en des lieux bas et penchants [...]

Vous voudrez peut-être savoir comment vous connaîtrez si vous profitez par le moyen de la réception des Sacrements. Vous le connaîtrez si vous vous avancez aux vertus qui leur sont propres : comme si vous tirez de la Confession l’amour de votre abjection et l’humilité, car ce sont les vertus qui lui sont propres ; et c’est toujours par la mesure de l’humilité que l’on reconnaît notre avancement.[...]. Si vous devenez par le moyen de la très sainte Communion, fort douce, puisque c’est la vertu qui est propre à ce Sacrement [...], vous tirerez le fruit qui lui est propre, et ainsi vous avancerez. »

Saint François de Sales. Docteur de l'Eglise.